La traduction scientifique et technique

La traduction scientifique

Traduction scientifique et technique

Le métier de traductrice ou traducteur scientifique et technique implique de traduire des textes extrêmement pointus. En lien direct avec la clientèle ou exerçant pour le compte d’agences généralistes ou spécialisées, les membres de la profession travaillent souvent à partir de textes rédigés dans un jargon qui nécessite de maîtriser les connaissances scientifiques et techniques de base du domaine concerné. Cette expertise leur permet en effet de repérer les erreurs et incohérences éventuelles dans le texte source et de proposer une traduction qui ait davantage de sens dans la langue cible. Leurs traductions sont aussi souvent stratégiques pour les entreprises donneuses d’ordre, celles-ci ayant besoin de se positionner sur des marchés soumis à des exigences légales en matière de traduction, comme c’est le cas en France pour les étiquettes et modes d’emploi.

 

Pour enrichir continuellement sa culture technique, le corps traductoral doit procéder à des recherches documentaires extensives. Une démarche qui lui permet de bien valider le sens des textes à traduire, d’en maîtriser la terminologie et la phraséologie et de pouvoir justifier ses choix de traduction. Les traductrices et traducteurs scientifiques et techniques sont ainsi des prestataires très spécialisés, qui gardent toutefois à l’esprit qu’on en apprend tous les jours. Aussi ces membres de la profession n’hésitent-ils donc jamais à poser des questions à l’entreprise ou l’institution donneuse d’ordre, pour lever tout doute.

 

Le saviez-vous ?

Pour grand nombre des membres de cette profession, la traduction est un second métier, après une carrière dans l'ingénierie notamment. Ainsi beaucoup sont désormais ingénieurs traducteurs, voire, en majorité, ingénieures traductrices.

Les domaines de spécialisation en traduction scientifique et technique

 

Les sciences

Au sens large, les sciences incluent les sciences humaines et les arts. Il peut aussi s’agir de sujets en lien avec l’environnement (pollution, santé publique, développement durable, etc.), la zoologie ou encore la botanique.

 

L’industrie

Pour les traducteurs et traductrices spécialistes de ce secteur, le sujet est vaste : pétrole, chimie, électronique, optique et imagerie numérique, sécurité industrielle, QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement), énergie, aéronautique, génie civil, automobile, contenus pharmaceutiques ne sont que quelques exemples de domaines de spécialisation possibles.

 

L’informatique, les télécommunications et les nouvelles technologies

Ce domaine en constante évolution couvre la traduction de manuels d’utilisation, d’ouvrages techniques, d’aides et de contenus en ligne, de notices techniques, etc. La traduction des manuels est un passage obligé pour les éditeurs de logiciels ou les constructeurs de matériel informatique. En effet, la législation française (loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française) exige l’emploi de la langue française dans la description, le mode d’emploi ou d’utilisation d’un bien, produit ou service. On appelle localisation, l’adaptation des « produits informatiques » (logiciels, jeux vidéo, modules d’e-learning, etc.).

 

L’agriculture et l’agroalimentaire

Ce sous-domaine inclut, entre autres, le matériel agricole, les techniques d’élevage, la protection des cultures, les procédés de fabrication, l’agriculture biologique, les plantes médicinales ou encore l’environnement.

Le saviez-vous ?

Très à l'aise en informatique et dans la pratique des nouvelles technologies, les traducteurs et traductrices scientifiques et techniques montrent souvent la voix dans l'utilisation de logiciels divers et variés, en TAO mais aussi en correction, enrichissement de la langue, saisie vocale et bien d'autres.

Les bonnes pratiques

Spécialisation

 

Se spécialiser dans un ou deux domaines qui vous passionnent ou vous intéressent et ne pas accepter de projet en dehors de ces domaines sauf si vous travaillez en binôme avec un confrère ou une consœur qui vous aidera sur les aspects les plus pointus.

Lecture avant acceptation

 

Lire le document à traduire avant d’accepter le projet, afin de valider votre compréhension du texte source.

Le devis

 

Établir un devis clair et précis (type de document, public visé, références utilisées, prestations comprises/exclues, délai de livraison, etc.) et toujours prévoir un délai suffisant pour la réalisation du projet.

Préparation à la traduction

 

Rechercher et rassembler des documents de référence (thèses, publications scientifiques, documentation et dictionnaires techniques, bases terminologiques, etc.) afin d’expliquer et de justifier ses choix de traduction, signaler à la clientèle les éventuelles incohérences et proposer des solutions.

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Communication avec le client

 

Ne pas hésiter à solliciter la clientèle avec une liste de questions visant à clarifier certains points.

Logiciel de TAO

 

Utiliser un logiciel de TAO pour se constituer des bases terminologiques et des mémoires de traduction de référence (par client, par thème). Cela fait gagner du temps pour les projets suivants tout en assurant une cohérence terminologique entre les documents.

Relecture

Se relire et utiliser a minima le correcteur orthographique.

Chiffres clés

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Statistiques

Comment exercer

Bon nombre de traducteurs et traductrices scientifiques et techniques exercent avec le statut indépendant, en micro-entreprise ou, pour l’édition, en tant qu’artiste-auteur (certains en portage salarial également). Au quotidien, leur seul impératif est de disposer d’un ordinateur avec une connexion Internet ; dès lors, l’exercice de leur métier auprès d’une clientèle directe peut se faire à domicile, dans un bureau ou même en espace de coworking.

 

Les agences de traduction les emploient régulièrement pour des missions de traduction, de révision ou de validation. Plus rarement, certains grands groupes internationaux recrutent des traducteurs et traductrices au sein de leurs équipes internes.

 

Les délais peuvent être serrés, par exemple pour des réponses à appels d’offres ou encore des rapports d’études à diffusion avant leur examen en commission. Ces situations de flux tendus s’expliquent aussi par le fait que la traduction est rarement prise en compte en amont d’un projet par les donneurs d’ordre. Au traducteur ou à la traductrice de fixer ses limites auprès de la clientèle, notamment en évaluant bien sa vitesse de traduction au regard de la difficulté. D’autres prestataires linguistiques font le choix de travailler en cotraitance avec des confrères ou consœurs de confiance. Les compétences en gestion de projet sont alors essentielles !

 

En sciences et techniques, les domaines d’intervention font appel à des compétences multidisciplinaires. De la publication scientifique au manuel utilisateur technique en passant par un ouvrage de vulgarisation, le métier nécessite de savoir traduire des supports variés, souvent fournis sous Word, Excel ou PowerPoint, parfois dans des formats moins courants (InDesign, HTML, etc.). Il revient au prestataire de proposer les formats de fichier les plus adaptés.

Comment facturer

En traduction scientifique et technique, la facturation se fait le plus souvent au mot, bien que des tarifs se pratiquent parfois aussi à la page, à l’heure ou encore au forfait global (notamment pour des prestations de relecture, de mise en page, de création de bases terminologiques, etc.). Il faut également noter que pour les langues comme l’allemand, le hongrois ou le finnois, qui créent des mots composés par juxtaposition de mots simples, le tarif qui s’applique dépendra plutôt du nombre de signes dans le texte source. Mais la pratique se perd. S’agissant des maisons d’édition et de la presse, le référentiel en matière de facturation est devenu le feuillet informatique de 1500 signes.

 

Il est essentiel de présenter des devis détaillés voire des propositions commerciales précisant toutes les prestations incluses, après avoir pris le temps de bien étudier le projet et de le cadrer en amont.

 

La tarification s’adaptera aussi à certaines spécificités, comme les formats de documents atypiques nécessitant un logiciel dédié (InDesign par exemple), les contraintes visant à limiter le nombre de caractères du texte à livrer, la présence de schémas et de graphiques non-éditables (en PDF par exemple) ou encore l’utilisation d’un outil de TAO particulier. Ce dernier, qui fait gagner en temps, en productivité et en cohérence terminologique d’un document à l’autre, représente en effet un investissement pour le traducteur ou la traductrice qui achète le logiciel et consacre un temps non-négligeable à la maintenance de la mémoire de traduction.

 

Enfin, le tarif global d’une prestation pourra inclure une relecture effectuée par un confrère ou une consœur dans le but d’optimiser la qualité finale du document.

Comment se former

Deux grandes approches dominent :

  • Un premier diplôme en sciences ou techniques, une carrière dans ce domaine, puis une reconversion vers la traduction, en complétant ou pas par une formation idoine, qui peut aider à poser les bases, s’évaluer en traduction, gagner du temps et se constituer un nouveau réseau.
  • Un diplôme en traduction, puis une spécialisation au gré des projets, en complétant par des programmes ciblés de formation continue auprès d’organismes du domaine ciblé.

 

Parmi l’offre de formations scientifiques et techniques à la SFT, citons, dans le domaine médical :

La traduction scientifique et technique à la SFT

Pourquoi rejoindre la SFT ?

Témoignage

MEMBRE

Leïla Fressy-Parvin

N’étant pas traductrice de formation, il me semblait essentiel de rejoindre une organisation professionnelle pour rassurer mes clients. Une question de légitimité vis-à-vis de certains. Ce réseau me permet également de rencontrer d’autres traducteurs et traductrices, de me former et m’informer et de défendre les intérêts communs des membres de la profession. J’y ai trouvé bien plus que ce que j’y cherchais au départ, au point de devenir déléguée régionale du réseau pendant plusieurs années.

MEMBRE

Lise Decaunes

Me voyant adhérente à la SFT, mes clients sont rassurés sur le respect de la déontologie de mon métier. Le réseau me permet aussi de rencontrer d'autres traducteurs et traductrices et de développer mes contacts, notamment dans mes spécialités. Garder un lien professionnel fort, ne pas s'isoler lorsqu'on exerce en statut d'indépendant, c'est essentiel. La SFT, c'est l'occasion de rester en veille sur l'évolution de nos métiers et de bénéficier d'avantages pratiques (remises sur des logiciels, assurance responsabilité civile professionnelle, assistance juridique...).

MEMBRE

Dominique Durand-Fleischer

Ayant l'habitude du travail en équipe lorsque j'exerçais comme ingénieure salariée, il me paraissait essentiel, en devenant traductrice indépendante, de ne pas rester isolée et de garder un lien professionnel fort avec mes consœurs et confrères. Les rencontres, les formations, la veille sur l'évolution du métier et les partages d'expérience me sont indispensables, ce qui explique mon investissement au sein de la SFT, comme déléguée régionale puis membre du Comité directeur. Aujourd'hui encore, je reste membre de différentes commissions.

Ressources

Brochures SFT, liens vers les documents SFT :
Entre autres, la presse spécialisée, répertoires d’associations professionnelles et les centres de formation professionnelle constituent d’excellentes ressources.

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